Qui sommes-nous vraiment?

Qui sommes-nous vraiment?

Suis-je quelqu’un?

Sommes-nous nos pensées, nos émotions, notre corps, notre profession, notre statut civil?

La plupart du temps, lorsqu’on se présente, on s’attend à une forme telle que « Je m’appelle Martin, j’ai 40 ans, je suis conjoint de fait, ingénieur et j’ai deux enfants. ». Voilà comment nous avons appris à nous définir, n’est-ce pas? Et si l’on nous demande de nous décrire un peu plus, nous pouvons ajouter quelque chose comme : « Je suis plutôt sympathique, j’aime l’humour, j’aime les échanges profonds et les films d’espionnage. Parfois, je me sens triste et voici ce qui peut m’affecter le plus… ». Vous voyez, dès notre plus jeune âge, nous avons appris à nous définir de toutes sortes de manières : par notre corps, notre façon de penser, nos émotions, nos opinions, notre ethnie, notre identité de genre, notre carrière, nos loisirs. Lentement, mais sûrement, nous avons perpétué ce mensonge intergénérationnel d’être quelqu’un.

Ce que je ne suis pas

Plusieurs ont choisi d’expérimenter cette identification massive en cette vie, qu’il en soit ainsi! Pour d’autres surviendront occasionnellement des doutes, parfois un sentiment de vide avec un questionnement récurrent : « Qui suis-je? J’ai une belle carrière (ou pas), une belle relation amoureuse (ou pas). Pourquoi ne suis-je pas totalement satisfait, pourquoi ai-je l’impression que je suis plus que cela? » Certains réaliseront qu’ils poursuivent en vain des buts qui, lorsqu’ils sont atteints, ne comblent jamais ce sentiment de vide; il sera vu qu’ils ont fait de leur vie une course au bonheur sans cesse renouvelée.

Il arrive qu’une perte contribue, de par la désidentification qu’elle oblige, à la conscientisation de ce que nous ne sommes pas. Je ne suis pas mon statut matrimonial car je peux divorcer. Je ne suis pas mon corps car je peux perdre un bras dans un accident (et suite à ce revers, je serai toujours « moi »), je ne suis pas mes pensées car elles vont et viennent, tout comme mes émotions. Je ne suis pas ma profession car je serais encore « moi » si je changeais de carrière ou si je prenais ma retraite. Je serais toujours « moi » si je perdais mes amis, mes enfants, ma maison, je ne suis donc pas cela non plus. En fait, à un certain niveau, la notion même de perte constitue un leurre car nous n’avons jamais rien possédé!

Qui sommes-nous alors?

Si nous ne sommes rien de tout cela qui est impermanent, que reste-t-il alors, si nous ne conservons que le côté permanent de notre être profond? Voyez à l’intérieur de vous-même si votre conscience peut reconnaître à la lecture de ces lignes ce qu’elle sait déjà. Nous sommes ce point commun entre toute chose, qu’elle soit végétale, humaine, minérale, animale, matérielle. Nous sommes le mur blanc derrière les tableaux de l’exposition, le silence derrière les paroles. Nous sommes ce vide plein, cotonneux, silencieux, la Source de toute chose. Nous sommes ce grand Rien et, par extension, ce grand Tout. C’est un lieu qui n’en est pas un, c’est un espace innommable qui nourrit, guérit, apaise, réchauffe. C’est notre maison intemporelle d’où émanent la Paix et l’Amour inhérents à notre vraie nature.

Nous sommes également, à un autre niveau, toutes les formes personnelles que prend la Vie pour s’expérimenter au travers de chacun de nous. Nous sommes aussi les tableaux sur le mur blanc, nous sommes aussi les paroles émanant du silence. Chaque personne, chaque être est Source incarnée s’expérimentant Elle-même. Lorsque l’ego qui se croyait maître s’agenouille en serviteur et que la gravité de l’attention demeure sur cet espace infini et silencieux, ça pense comme ça doit penser, puis ça ne pense plus. Ça vit des émotions et elles traversent sans laisser de trace. Ça agit lorsque cela est nécessaire, puis il ne reste plus rien. De là jaillit un grand éclat de rire : j’ai si longtemps cru que tout ça se faisait « grâce à moi » mais ça se fait « au travers de moi »!

Le trésor

Cet état d’éveil spirituel est une Grâce, on peut la souhaiter sans l’exiger car ce qui l’exigerait serait ce même « moi » dont on découvre qu’il n’est qu’illusion. Nonobstant, sachons que nous pouvons tous, si tel est l’appel de notre âme, nous engager sur ce chemin de l’éveil des consciences. C’est une voie d’authenticité et de lucidité, c’est l’observation réaliste de soi afin de discerner de l’intérieur ce que nous ne sommes pas. De cette désidentification graduelle naît un trésor émergeant de lui-même : une joie renouvelée à chaque instant, un amour, une paix et une liberté de plus en plus grands car nous sommes tout cela!

Voilà l’élan d’amour qui me mène à vous, car le souhait le plus profond de mon âme est d’accompagner en Présence l’éveil naturel des consciences. Puisse ce chemin apporter la Paix sur Terre, une conscience à la fois.